Les aquatiques : Histoires d’eau

mercredi 10 août 2016
par  Lavinia


Côte fleurie


Après les parfums puissants des années 90, il fallut faire du neuf en inversant la tendance. Tous se mirent en quête d’authenticité, de sérénité et de simplicité sur fond d’un retour à la nature. Dans la catégorie des parfums frais, l’odeur marine devint le maître mot des années 90. Il n’était pas question de revenir à la fraîcheur vertes des feuilles ou aux jaunes classiques des eaux de Cologne trop classiques. La grande bleue attire bien plus. Elle rappelle les vacances, le soleil, la nature, telle que la citadin en rêve toute l’année.



Plage


En général, ce que les parfumeurs appellent des notes marines sont des notes d’ozone et, en particulier, de calone, qui connut un véritable engouement depuis les années 90s. Il s’agit d’une cétone dont l’odeur forte rappelle la pastèque, mais surtout, à mon nez, l’huître de fraîcheur douteuse. J’ai donc du mal à identifier la calone avec la propreté, car, si sa facette ostréicole très volatile, se retrouve en note de tête, elle marque durablement la composition.



La calone


De plus, je me demande si les mystérieuses notes marines ne comprennent pas souvent de la triméthalimine, des phéromones provenant des algues et du sulfure de diméthyle (DMS), issu de la décomposition des protéines de poissons par des bactéries marines, qui, légèrement dosé, donne une odeur de poisson frais, mais sent très désagréable si on n’a pas la main légère.



Embruns marins



Sulfure de diméthyle très présent dans les embruns


Dans des parfums, comme Acqua di Gio ou Terre Hermès, la calone ajoute une note anisée, marine et aqueuse, mais elle tend à dominer de façon très crue. Complètement surdosée dans L’eau d’Issey, pourtant un parfum culte, je vois comment il imite en rien la brumisation d’un torrent de montagne. Le problème vient donc du dosage et de l’enrobage, plus ou moins réussi, par des notes évoquant le milieu minéral, sablé, floral ou boisé, dans lequel l’eau exprime sa fraîcheur.



Brumisation d’un torrent


Heureusement, la calone a des concurrents. Fort de son succès, les laboratoires se sont lancés dans la recherche de notes dites propres, c’est-dire transparente et fraîches. Parmi les produits disponibles à l’heure actuelle, on peut citer : la lascalone, l’adolone, l’azurone et la transluzone. La fraîcheur de l’eau s’imite donc aussi avec des notes plus pures et transparentes et aussi avec des notes de fleurs et de fruits rappelant le bord de mer ou la fraîcheur de l’eau.



Melon vert

Parmi elles, il y a des plantes naturelles telles que le cyprès bleu, le lotus et la christe marine, mais aussi le melon, la pastèque et les agrumes, qui accentuent la fraîcheur du parfum et des fleurs qui apportent une touche sucrée pour équilibrée les notes salées indissociables. Mais surtout Hélional, l’un des premiers arômes à la fois aqueux et floraux, contenu dans Diorella, Eau Sauvage, Sogno Reale et aussi Calandre.



Lotus bleu

Enfin, le sel et les algues sont utilisées en parfumerie depuis peu. Traitées avec des solvants volatils pour obtenir des concrètes, les algues rappellent immanquablement la mer. Quant au sel, on ne saurait faire plus réaliste, car malgré ce qu’on peut croire, le sel a une odeur lorsqu’il est dissout dans l’eau. Aussi le sel de table ne sent rien mais les embruns marins ou les aérosols d’eau de mer nous permettent de le sentir.



Embruns marins (wikipédia)

De plus, la fleur de sel, récoltée à la surface des marais, contient des impuretés qui lui donnent une odeur différentes selon les régions, à l’instar de l’eau fortement minéralisée. Des accords iodés se construisent donc inspirés par les ionones et autres molécules trouvées dans le sel. Sogno Real de Menditterosa en est le parfait exemple avec son accord marin et ses touche d’Hélional.



Marais salants



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