Les verts : La fraîcheur du printemps

mercredi 10 août 2016
par  Lavinia


Muguet


Les parfums verts sont synonymes de fraîcheur printanière. Ils apparaissent à la Libération, le renouveau de la nature symbolisant l’envie de renouveau de toute une jeunesse, après les années de privations. Au lieu de se servir d’hespéridés, pour évoquer la fraicheur, les verts se composent de notes de galbanum, d’herbes coupées, de feuilles froissées et de sève, combinés avec des fleurs à facette verte, telles la jacinthe et le muguet.



Jacinthe


Cette famille de parfums fut inventée par Germaine Cellier, en 1945, avec une composition nommée Vent Vert sortie par la maison Balmain. Elle produit une senteur intensément verte avec une overdose de galbanum produite avec la résine de l’arbre.



Résine de galbanum


Dans les années 40, Ma Griffe et Miss Dior se servirent aussi de cette note. Beaucoup plus doux que Vent Vert, Ma Griffe visait un public jeune, loin de vouloir se donner des airs de femme fatale. Quant à Miss Dior, le parfum juxtaposa galbanum et jasmin pour créer un nouveau genre de chypré devenu depuis un grand classique du genre : le chypré vert.




Ferula galbaniflura


Après une baisse de popularité dans les années 50, une nouvelle vague de parfums verts apparait dans les années 60, exprimant l’envie de renouveau d’une autre jeunesse, issue du baby-boom, et porteuse de valeurs écologiques. Ainsi, d’autres accords verts furent créés notamment avec une note de jacinthe, d’un vert plus tendre, utilisée en note de tête par Jean-Paul Guerlain, dans Chamade, ou bien, un vert métallique, obtenu à partir d’oxyde de rose et d’évernyl par Michel Hy dans Calandre et servant à donner une tonalité nouvelle à la mousse de chêne.



Mousse de chêne


Toutefois, je ne classerai, pas ces deux parfums parmi les verts, parce qu’à l’instar de Miss Dior, ils utilisent un accord vert afin de rafraîchir une composition d’un autre genre : fruité et fleuri pour Chamade  ; chypré pour Calandre. Dans cette section, je traiterai des parfums à dominante verte ou vert fleuri, tels Fidgi qui ouvrit la marche en 1966 avec les notes de galbanum, d’iris, de bois et de patchouli, imaginées par Joséphine Catapano, et Chanel n°19, créé par Henry Robert, qui la ferma avec une autre harmonie de blanc et de vert, mêlant le galbanum et l’iris, avec des notes de santal, de musc et de patchouli.



Patchouli


Depuis, les parfums verts ont connus des hauts et des bas, mais la création de nouvelles œuvres n’a pas cessé pour autant. En 1983, Diptyque sortit l’eau de toilette, Ombre dans l’eau, avec son odeur de sève, et accentua encore la senteur verte du parfum lancé en 2012. Déjà, en 1994, Olivia Giacobetti, qui collabora avec Serge Kalouguine pour ce parfum, avait inventé l’accord vert extrêmement puissant des feuilles de figuier dans Premier Figuier de l’Artisan parfumeur. Enfin, lancé en 1997, Envy de Maurice Roucel devient un véritable classique.



Figuier


Nouveau retournement de situation, les verts, longtemps ignoré, font un retour en 2016, notamment avec le lancement d’une triade de fragrances vertes par Tom Ford. La même année, Ambergreen d’Oliver & Co joue même la surdose du vert avec des notes de basilic, de feuille de figuier et d’herbes coupées. A suivre donc ...



Herbes coupées



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