Les figuratifs : Bouquets frais et bouquets opulents
par
Pissaro, Fleurs dans un vase En parfumerie, comme dans la vie quotidienne, un bouquet se définit comme un assemblage de végétaux. Jusqu’à la création du n°5 de Chanel en 1920, les bouquets fleuris ne cherchaient pas à dissimuler les notes de fleurs dont ils se composaient. Au contraire, le plaisir qu’on tirait à sentir un parfum consistait à les reconnaître délicatement dépeintes. Encore aujourd’hui, il existe beaucoup de floraux avec des notes de fleurs dominantes, donc reconnaissables. L’attrait est d’ailleurs tel, que malgré toutes les critiques portant sur leur naïveté esthétique, on n’a jamais cesser de les produire. L’invention des aldéhydes n’y fait : on peut les utiliser pour produire une impression abstraite, comme ils servent, tout aussi bien, à mettre en avant des notes fleuries ou boisées. Bouquet crème et violette Dans cette section, c’est de ces bouquets dont je vais vous parler. Grands nombres d’entre eux sont en réalité des duo ou, autrement dit, un mariage entre deux fleurs qui peuvent, éventuellement, être accompagnées par d’autres notes florales secondaires, des épices, du bois, des tiges ou des feuilles. Rose et jasmin D’autres bouquets énormes, mais non abstraits, même s’ils contiennent des aldéhydes, ont le caractère symphonique d’un grand orchestre. Ils permettent aussi de distinguer les notes d’un accord qui veut rappeler des fleurs réelles plutôt que de les faire tomber dans l’oubli. Par contraste, et ce sera là le thème de la prochaine sous-catégorie, il existe des bouquets d’inspiration platonicienne, qui ne sont pas de ce monde, mais tels qu’un parfumeur les conçoit. Dès lors, l’appréciation d’un parfum dépend de nos affinités avec sa représentation mentale des odeurs et rompt tout lien avec la forme visible de la source d’une odeur. Jan van Husyum, Flowers, Still life |
|
Commentaires